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No9
   30-novembre-1999   

L'ENQUETE AUPRES DES TECHNICIENS DU SECTEUR COMMERCIAL ABOUTIT AUX MEMES CONCLUSIONS

Que pensez-vous des deux présentations d'organisation du travail des techniciens du commercial faites par la direction lors des négociations ARTT le 15 octobre et le 23 novembre 1999?

L'hypothèse no1 du 15 octobre 1999, hors agglomérations, avec des équipes décalées sur 5 jours se retrouve dans l'hypothèse no2 du 23 novembre 1999, dite "dans les agglomérations".
L'hypothèse no2 du 15 octobre 1999, dite "grandes agglomérations" disparaît sans justification. Nous l'avons critiquée en expliquant que des horaires à trous, avec des équipes divisées par 2 les deux tiers du temps (8 jours à 1 équipe et 4 à 2 équipes sur deux semaines), c'était être au service de tout sauf des clients car les machines tombent en panne aléatoirement, en fonction seulement de l'intensité de la consommation et de la vétusté du matériel, et la moyenne quotidienne des pannes et des besoins clients ne varie pas. Si cette hypothèse est enterrée par Coca-Cola, c'est bien, car cela montre que nous avons une société qui se préoccupe des clients quand les syndicats l'alertent sur les dangers.
L'hypothèse no1 du 23 novembre 1999 est nouvelle.

Que pensez-vous de l'hypothèse no2 du 23 novembre 1999 d'organisation du travail des techniciens proposée par Coca-Cola Entreprise dans l'"avant-projet d'accord, première base de discussion" ?

L'hypothèse no2 est excellente, et la meilleure dont Coca-Cola pourrait se doter pour les besoins de ... la concurrence. Elle suppose que les salariés soient célibataires, et même célibataires endurcis. On voit de suite où elle peut mener. Après quelques années chez Coca-Cola Entreprise pour acquérir une formation pratique complète, dès que le salarié aura une vie de famille, il possèdera le curriculum vitae idéal pour être embauché par des concurrents aux horaires plus humains qui cherchent à gagner sur les placements de machines et non sur la fidélisation des clients.
On a entendu lors des négociations des responsables dire ouvertement que le salarié qui prend à 10h30 pourrait être sollicité "avant". Le service du réveil téléphonique garanti par Coca-Cola: génial. On comprend bien aussi avec les "dépassements ponctuels" que la fin du travail à 15h30 ou à 19h00 n'est qu'"en principe".
L'hypothèse no2 avec deux équipes, dont la 2ème commencerait théoriquement à 10h30, ne répond pas aux besoins des clients qui sont, à 10h30, en pleine vente et n'aiment pas trop des interventions. En province, le 10h30 de démarrage de la journée de travail peut devenir arrivée à midi chez le client et donc attente jusqu'à 14h pour la réouverture.
Les horaires décalés d'une semaine à l'autre rendent l'organisation de la vie familiale impossible, car comment aller chercher ses jeunes enfants à l'école si on les retrouve, une semaine sur deux, au commissariat du coin après la fermeture de l'école. Et le fait pour les enfants de voir la vie d'un commissariat français au réel plutôt que celle d'un commissariat américain d'un feuilleton télévisé n'est pas consolant.
Pour la prise des congés, l'organisation en deux équipes demande une charge de travail supplémentaire lors des périodes de congés et bloque par la même occasion la prise des congés aux dates choisies.

Quelles conclusions tirez-vous des hypothèses d'organisation du travail pour les techniciens du commercial présentées par Coca-Cola Entreprise dans son "avant-projet d'accord, première base de discussion" du 23 novembre 1999, quels sont les besoins que vous voyez pour satisfaire les clients, les actionnaires et les salariés et quelle organisation du travail vous paraît répondre à ces besoins ?

Les changements dans les organisations du travail, avec disparition des unes ou apparition d'autres, des qualificatifs d'organisation qui passent d'hors agglomération à "dans les agglomérations" montrent que Coca-Cola, qui sait bien vendre, ne se préoccupe pas assez de ses vendeurs. Vendre des produits, c'est aussi vendre un savoir entretenir et réparer. Le meilleur sportif, si on le stresse, ne remportera pas de médaille.
Coca-Cola veut un "élargissement des plages de services pour les clients", avec une plage horaire plus étendue dans la journée et une réponse aux besoins des clients le week-end.
Pour concilier l'élargissement dans la journée, plutôt que d'une hypothèse no1 du 23 novembre 1999 qui suppose des "dépassements ponctuels" qui nuisent à la vie familiale et plutôt que d'une hypothèse no2 du 23 novembre 1999 qui suppose des "équipes décalées et chevauchantes" qui nuisent aussi à la vie familiale et aux besoins réels des clients, un travail sur 4 jours répond à ce besoin d'ouverture journalière. Si l'on suppose une pause de 30mn qui est un complément indispensable pour diminuer la fatigue de l'amplitude journalière, il est possible d'organiser le travail, soit sur 35 heures/hebdo avec un travail effectif de 8h45, soit sur 38 heures/hebdo avec un travail effectif de 9h30 avec des jours de repos compensateurs ARTT.
Pour concilier l'élargissement dans la semaine, plutôt que des astreintes le samedi ou le dimanche une fois par mois dans les deux hypothèses, il est possible d'organiser un vrai travail de Vendredi-Samedi-Dimanche qui arrange tout le monde, clients, entreprise et salariés. Ainsi on répondrait totalement aux demandes de nos clients: Mc Do, Quick, Gaumont, Pathé, Hôpitaux, etc. La mise en place d'équipes de suppléance permanentes travaillant 24 heures sur trois jours, avec une modulation possible (par exemple 10h le vendredi, 8h le samedi et 6h le dimanche) permettrait, selon les régions et les évolutions des autorisations d'ouverture, de répondre exactement à la charge régionale des dépannages et satisferait non seulement nos gros clients, mais tous les grands magasins qui, en permanence ou occasionnellement, ouvrent le week-end.
Les techniciens du secteur commercial qui travaillent sur le terrain connaissent le mieux leurs clients, leurs contraintes, leurs horaires (ouverture, fermeture, moments propices aux interventions). Ils débutent et finissent leurs journées de travail en fonction des priorités de dépannage et d'intervention. Ils acceptent en l'état actuel une certaine souplesse dans leurs horaires du moment que l'encadrement ne multiplie pas les notes de service, les discriminations, les convocations et les sanctions.


   top.gif    Dépôt CCE Grigny: 30-novembre-1999   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL