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No52
   19-novembre-2004   

DES CAMERAS: POURQUOI FAIRE ET COMMENT FAIRE

Des caméras chez Coca-Cola: pourquoi?

  • Notre employeur souhaite protéger "nos consommateurs et nos marques".C'est un but normal si les moyens utilisés pour cela sont normaux. Et l'installation de caméras sur le lieu de travail n'est pas interdite par la législation si le but poursuivi est légitime et si les moyens utilisés correspondent bien à ce but.
  • Le rôle des syndicats et des instances représentatives est de défendre les salariés dans leurs droits. Force Ouvrière défendra les droit des salariés et le respect des salariés. Sur le problème des caméras comme sur tous les autres.
  • Mais élever des gardes-fous contre des dérives de l'employeur, ce n'est pas accepter ce que fait l'employeur. C'est une différence que les employeurs doivent comprendre.

    Des caméras chez Coca-Cola: comment?

    Lors de la dernière réunion du Comité d'Entreprise, notre nouveau Directeur a énoncé quelques "Principes d'utilisation des images". Ces énoncés sont semblables à ceux déjà annoncés chez Coca-Cola Entreprise. Ce n'est pas suffisant pour garantir de dérives possibles et de passer du "protégeons le consommateur" à "pistons les fautes des salariés".

  • Il faut une vraie Charte qui rentre dans le détail et pas des Principes riquiquis qui ont l'air de dire tout et qui peuvent dire plus que ce qu'elles paraissent ou qui oublient bien des situations.
  • Dire que les images ne seront "utilisées qu'en cas d'incident", c'est laisser un employeur déterminer ce qu'est un incident. C'est inacceptable tel quel. Dire qu'elles ne seront "utilisées" qu'en ce cas, c'est beaucoup de champ libre au visionnage sans utilisation proprement dite. C'est inacceptable tel quel.
  • A qui le directeur "donnera les droits d'accès" aux images, dans quelles conditions? quel contrôle les instances représentatives et les syndicats auront-ils de la bonne foi de l'employeur? Il est impératif de préciser pour que ce ne soit pas du n'importe quoi.
  • Le stockage des images doit correspondre à ce que dit la législation compte tenu des besoins de l'entreprise, pas ad vitam aeternam. Et il faut que les règles de la charte soient déclarées à la CNIL.
  • Dire que les images ne seront pas "utilisées pour démontrer une faute" ne peut qu'inquiéter les salariés, car ils ont trop l'habitude de décisions à leur encontre motivées par des choses qu'on ne peut dire. Les salariés ont besoin de plus de garanties pour éviter des recherches de fautes du moment qu'elles ne sont pas des actions malveillantes intentionnelles.
  • La technique permet tout et les caméras achetées permettent sans doute beaucoup d'options. Tout ne doit pas être utilisé parce que cela existe. Il faut que les options soient conformes au but poursuivi. Il ne doit pas y avoir d'identification automatique des personnes par exemple en couplant le contrôle des images à un logiciel de reconnaissance des visages, il ne faut pas que le champ des caméras puisse se déplacer comme bon lui semble, il ne faut pas permettre le zoom en enregistrement, il ne faut pas se retrouver avec 10 ou 20 caméras et dans un an avec 100. Bref il faut beaucoup de garanties pour que les salariés ne subissent pas des dérives.


       top.gif    Dépôt CCE Grigny: 19-novembre-2004   
       c.gif    Responsable de publication: André PUJOL