Texte ==> Audio  

No50
   9-septembre-2004   

L'INFORMATION DES SALARIES SUR LA PRODUCTION, LE STOCKAGE ET LES VENTES

La situation actuelle:

Même si sur le marché des colas notre entreprise gagne en parts de marché, la consommation des ménages s'est ralentie. Au point que des mesures gouvernementales ont été prises pour le déblocage anticipé de l'épargne salariale (intéressement et participation) pour que les salariés dépensent actuellement plus que leur salaire.

Les obstacles d'accès des distributeurs automatiques de boissons dans les lycées et collèges et l'obligation de baisse des prix de vente au moment où les réajustements des tarifs arrivaient ne sont pas faits pour améliorer la situation de notre entreprise.

En dehors des répercussions sur l'épargne salariale, les fluctuations des ventes ont aussi, dans les usines Coca-Cola, une incidence sur les productions et par conséquent sur l'organisation du travail.

Les salariés sont inquiets:

Les salariés de l'industriel ignorent ce qui se passe. Tout juste apprennent-ils soudain que "la semaine prochaine on ne produit plus". Pourquoi, on ne leur dit rien. Peut-être fera-t-on une réunion d'équipe ensuite pour expliquer que "la conjoncture est mauvaise". Ce n'est pas suffisant. S'ils ignorent ce qui se passe aussi sur les autres usines Coca-Cola, ils vont peut-être se poser la question du devenir de la leur. Si on n'a besoin d'eux que 47 semaines sur 52, il est normal qu'ils s'inquiètent sur leur avenir.

Il faut que ça change:

Depuis la mise en place des Accords ARTT avec les lois Aubry, l'employeur n'est plus libre, comme auparavant, de changer les plannings de travail comme bon lui semble. Il y a des règles à respecter.

Force Ouvrière est intervenue auprès de l'employeur pour qu'une information sur la marche de l'entreprise puisse être faite au-delà des chiffres de production et de rendement des lignes. Les élus ont un bon niveau d'information et la mise en place d'un Comité de Groupe entre CCP et CCE a permis d'améliorer la connaissance de la marche de nos entreprises.

Le seul problème est que les salariés ne sont pas informés par l'employeur. Si dans un ménage, le mari qui travaille seul attend d'avoir reçu sa fiche de paie pour prévenir sa femme qu'elle aura 10% de moins suite à une avance sur salaire déjà retirée, cette dernière va difficilement pouvoir organiser son budget. Dans une entreprise aussi, ce n'est pas quand la pluie tombe qu'il faut publier un bulletin météorologique.

Ce que nous voulons:

Concrètement, que voulons-nous?

  • Nous voulons des graphes au niveau national permettant de comprendre sur 12 mois que les courbes des ventes doivent être anticipées 1 mois à 12 mois et demi avant par les courbes de production, car le stockage a des limites. Un graphique sur l'année entière écoulée et un graphique en dessous actualisé chaque mois sur l'année en cours éduquerait les salariés sur les fluctuations de notre activité.

  • Nous voulons des graphiques qui puissent expliquer en fonction du nombre de jours de stock cible à avoir quel est l'état de notre capacité de réponse aux clients ou de devoir de lignes de production à engager en supplément. Une information hebdomadaire en début de semaine permettrait aux salariés de compléter leur information et de mieux comprendre les changements qui peuvent s'avérer nécessaires.

  • Nous voulons que les Directeurs des sites industriels ne soient pas pris par les planificateurs pour des chefs d'équipe devant uniquement s'adapter aux besoins des clients. Une usine, ce n'est pas seulement des machines qui marchent, c'est aussi des machines qui marchent plus ou moins ou pas du tout. Les Directeurs ont besoin de planifier des arrêts pour maintenance et doivent éventuellement modifier leur projet s'il y a des demandes imprévues. Il serait plus normal qu'ils puissent avoir un meilleur pilotage des arrêts en cas de risque de baisse de demande afin de faire des opérations de maintenance ou d'entretien de façon plus organisée. Si la maintenance notamment préventive peut mieux se faire, les rendements ne peuvent que s'en ressentir. Et donc les usines pourront d'autant mieux répondre aux brusques besoins de planification de production. Les salariés préfèrent eux aussi une usine qui marche bien car le travail en production est moins pénible. Les mécanos également préfèrent le travail préventif au travail de dépannage urgent.


   top.gif    Dépôt CCE Grigny: 9-septembre-2004   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL