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No42
   10-juin-2003   

SOYONS A L'ECOUTE DES SIROPIERS

Questions:

Vous nous sommes faits, en Délégation du personnel, les portes paroles des réclamations des siropiers.
  • Pour les besoins de bonnes conditions de l'exécution des tâches de leur travail, ils ne souhaitaient plus être interrompus chaque fois qu'ils travaillaient le jour par des ouvertures de portes pour des salariés de sociétés extérieures qu'ils ne connaissaient pas et dont ils ignoraient souvent leur raison de pénétration.
  • Certains salariés de sociétés extérieures viennent quotidiennement effectuer des tâches de travail dans la zone siroperie et ils ne comprenaient pas non plus pourquoi ils n'avaient pas des accès autorisés.
  • Les besoins du groupe H et l'évacuation des emballages vides exigent des manoeuvres réduites dans le temps avec porte ouverte pour le retour, et il n'était pas raisonnable de vouloir faire appliquer des consignes avec des yeux portant des oeillères sur le côté.
  • Pour permettre une meilleure visibilité des règles d'accès à la siroperie, nous avons aussi fait remarquer que le panneau sur une porte ouverte n'était pas lisible.

Réponses et commentaires:

Qu'a répondu l'employeur? Des réponses correctes à ces différents problèmes, tant oralement que par écrit.
Pourquoi les siropiers et les opérateurs de zone qualité ont été indignés? C'est qu'entre temps, une "procédure" a été envoyée aux siropiers comportant de nombreuses atteintes au droit du travail et au règlement intérieur. Certes, l'envoi était fait pour discussion ultérieure, mais discuter sur des bases illégales peut difficilement s'appeler du dialogue.
- 1) Les siropiers et les OZQ étaient décrétés "responsables de l'application" de la procédure. Ni les siropiers, ni les OZQ ne sont responsables de la zone siroperie-laboratoire. Ils ne sont pas non plus responsables de l'application de quelque procédure que ce soit. Ils ne sont pas enfin responsables des salariés des sociétés extérieures qui entrent à la siroperie. C'est le responsable siroperie (quel que soit le nom qu'on lui donne: responsable de flux en semaine, chef d'équipe soufflage en week-end) qui sont responsables de la zone siroperie et de l'application de quelque règle que ce soit concernant des accès. Le contrat de travail ne fait pas des siropiers ou des OZQ des gardiens et ce métier existe dans l'établissement si l'on veut un portier permanent. Que l'employeur fasse supporter aux responsables de flux et aux chefs d'équipe soufflage des zones géographiques éloignées est un choix qui appartient à l'employeur et une procédure n'a aucune autorité et aucun droit pour se défausser de ces tâches sur des employés-ouvriers.
- 2) Les élus et représentants des salariés ont le droit d'avoir tout accès à des zones où des salariés travaillent. Les secouristes du travail aussi. Les salariés des zones dites "sensibles" ont aussi le droit de parler aux élus et représentants des salariés. Mettre des entraves à la libre circulation des délégués ou à la liberté de parole des salariés est répréhensible. Vouloir instituer des "conditions d'accès" à la siroperie qui vont à l'encontre du code du travail et de la convention collective, donner des ordres pour que les personnes ci-dessus se voient "refuser l'accès à la siroperie" est illégal. Qui d'ailleurs pourrait refuser cet accès alors que les responsables flux ou les chef d'équipe soufflage sont peu présents auprès des siropiers?
- 3) La mission des siropiers et des OZQ, c'est de travailler sur les définitions de fonction de leurs postes tels qu'ils sont identifiés dans leurs contrats de travail. Le règlement intérieur de CCE insiste bien sur les questions de sécurité des salariés, sécurité vis-à-vis de soi-même et sécurité vis-à-vis des collègues de travail. L'employeur a toujours reconnu que compte tenu des lignes, des fabrications de recettes, des sanitations, des réceptions de matières premières, d'inventaires et de contrôles divers, deux siropiers étaient nécessaires. Ils sont aussi nécessaires compte tenu des simples risques de sécurité, car ce n'est pas un dispositif homme mort qui va retirer un siropier d'un éclatement de regard de conduite, d'une projection de soude ou le relever d'une glissade sur le sol. La zone siroperie est d'abord sensible pour la sécurité des siropiers eux-mêmes et pas seulement pour la santé des consommateurs.
Instituer une procédure, même à discuter, où des personnes externes à l'usine auraient le libre accès à la siroperie si elles étaient "accompagnées en permanence d'un membre de l'usine disposant d'un badge d'accès à la siroperie" (suivez mon regard) est inacceptable. Heureusement que la réponse de l'employeur corrige cette maladresse en précisant que "tout intervenant extérieur doit être accompagné par le responsable CCE". Cette réponse répond pleinement à notre demande et à celle des siropiers et des OZQ. Si une procédure veut que cet accompagnement se fasse "en permanence", le responsable CCE ne nuirait pas à la sécurité de ses collègues s'il quittait son bureau comme cela serait avec une procédure où les siropiers se chargeraient de tout et où les responsables se défausseraient.
Avec la réponse correcte de l'employeur à la Délégation du personnel, le dialogue sur les accès en siroperie-laboratoire est possible, si tant est qu'il faille vraiment une procédure.
L'identification d'une "signalétique zone à accès restreint", par exemple avec peinture au sol en avant de l'entrée siroperie, permettrait de mieux réguler les passages.

Conclusion provisoire:

Quelle leçon tirer de cet épisode? Qu'il faut d'abord écouter, s'informer et enquêter avant de prendre des décisions. Prendre conseil est toujours utile et il vaut mieux avancer d'un pas que d'avancer de deux après avoir reculé d'un.


   top.gif    Dépôt CCE Grigny: 10-juin-2003   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL