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No16
   13-octobre-2000   

HORAIRE VARIABLE A GRIGNY: MODE D'EMPLOI

Après 8 mois de péripéties, l'horaire variable prévu par l'"Accord sur l'aménagement et la réduction du temps de travail Coca-Cola Entreprise" est mis en place à Grigny. Un vote unanime mais non aveugle sur une nouvelle rédaction a prévu son application pour le "lundi 30 octobre 2000".

Pourquoi Coca-Cola Entreprise met-il en place un horaire variable?

L'horaire collectif est un horaire dont le début et la durée du travail sont précisés par l'employeur ou par le contrat de travail, et qui doit être affiché dans l'entreprise.
L'horaire variable est une possibilité qui peut être instituée dans un établissement à la demande des salariés et après avis majoritaire du Comité d'établissement.
Dans les groupes de travail constitués par l'accord ayant précédé la négociation des 35 heures, Coca-Cola Entreprise a convenu que des horaires quasi individualisés pouvaient exister dans certains sites et des salariés du groupe support et du groupe cadres ont souhaité sa mise en place à l'occasion des 35 heures. Dans les groupes de travail du commercial, l'horaire variable s'est avéré la seule possibilité d'adaptation au marché et aux souhaits des salariés après la non possibilité par la loi Aubry II de bénéficier des forfaits jours de travail.
L'"Accord sur l'aménagement et la réduction du temps de travail Coca-Cola Entreprise" du 31 janvier 2000 prévoit de "favoriser" la mise en place d'horaires variables à partir de "principes" de base dans les sites sous réserve de l'accord de la majorité du Comité d'établissement du site concerné et selon des "modalités" pratiques à convenir en Comité d'établissement.

Coca-Cola Entreprise est-il libre de fixer l'horaire collectif ou de le modifier pour les salariés en horaire journée qui ne souhaiteraient pas (ou pas aujourd'hui) bénéficier de l'horaire variable?

Coca-Cola Entreprise peut "favoriser" mais non imposer l'horaire variable puisque, par définition, seul le salarié peut faire varier ses horaires en respectant ses plages variables, sa plage fixe et sa pause.

Pour les salariés qui n'ont pas de contrat de travail comportant des horaires convenus, Coca-Cola Entreprise (l'employeur et non le chef de service ou d'équipe) pourrait modifier l'horaire collectif s'il s'agit d'individus et pour les besoins du service. Mais dès lors que le même horaire collectif concerne un ensemble de salariés, Coca-Cola Entreprise devrait, préalablement à sa mise en place, consulter le Comité d'établissement. Il devrait donc justifier la meilleure pertinence de cet horaire collectif pour la marche de l'établissement.

Quels sont les principes de base obligatoires de l'horaire variable définis par l'accord ARTT?

  • La plage fixe doit être "d'une durée journalière de 6h00", non compris la pause repas.
  • La pause repas est "d'une durée minimum de trente minutes".
  • La plage variable ne sera ni "avant 7 heures, ni après 20 heures", ce qui permet dans tous les cas le repos quotidien impératif de 11 heures.
  • La variabilité de la durée hebdomadaire du travail sera "entre un minimum de 30 heures et un maximum de 43 heures".
  • Le salarié pourra faire varier sa durée hebdomadaire de travail "en fonction de ses besoins et de ceux de son service".
  • La durée journalière du travail effectif, y compris avec des heures supplémentaires demandées par la hiérarchie, ne peut pas aller "au delà de 10 heures".
  • Les crédits d'heures "pourront être reportés dans la limite de 60 heures par an".
  • Les crédits d'heures "devront être impérativement soldés avant la fin de la période de référence", soit au 31 décembre de chaque année.

Quelles sont les modalités pratiques de la pause repas de l'horaire variable de Grigny?

  • Le début de la pause repas des salariés en horaire variable "commence à 12 heures et se termine à 14 heures".
  • Les salariés prenant "une pause repas constante tout le long de l'année" devront "se faire connaître auprès du service Ressources Humaines".
  • Les salariés souhaitant "sortir pendant la durée de la pause repas doivent obligatoirement informer la hiérarchie à l'avance et badger en sortant et en revenant".
  • Les salariés souhaitant prendre une pause repas différente de la durée convenue ou variable selon les jours doivent "impérativement badger en allant et en revenant de déjeuner".
  • Les salariés souhaitant "par exception, s'arrêter plus de 2 heures pour la pause repas doivent obligatoirement informer leur hiérarchie suffisamment à l'avance et obtenir son accord".

Quelles sont les modalités pratiques du débit/crédit de l'horaire variable de Grigny?

  • Le salarié en horaire variable peut être en crédit en travaillant plus que 38 heures "après information et accord de la hiérarchie".
  • Le salarié en horaire variable peut librement se mettre en débit en travaillant moins s'il respecte "les horaires des plages fixes et variables" (la plage fixe débute à 9h et finit à 15h30).
  • Le salarié en horaire variable peut utiliser le crédit sous forme de récupération "par journée ou 1/2 journée ou sur les plages variables". Dans les premiers cas, les crédits d'heures pouvant être, de par l'accord ARTT "reportés dans la limite de 60 heures par an", le maximum d'absence cumulée pour récupération sur l'année est donc de 7 journées et demie.
  • L'en cours du crédit maximum autorisé à la fin du mois est de "15,2 heures". De même, le débit maximum décidé par le salarié ne peut excéder "15,2 heures". Le maximum d'absence cumulée pour récupération sur un mois est donc de deux jours moyen de travail (2 fois 7,6 heures).
  • La récupération d'un crédit d'horaire variable ou la prise anticipée d'un débit, dès lors qu'ils sont au moins d'une demi-journée, ont un "délai" pour prévenir la hiérarchie de "1 semaine" pour 1 journée et de "48 heures" pour une demi-journée.
  • Les journées de récupération d'horaire variable doivent respecter les priorités légales des "congés payés", puis celles prévues par l'accord ARTT pour les "jours de repos RTT".
  • Cette journée d'absence pour récupération d'horaire variable peut être "accolée à une journée non travaillée" légale ou conventionnelle.
  • Les heures de crédit non soldées au 31 décembre "seront payées en heures supplémentaires".
  • Les heures de débit non soldées au 31 décembre "pourront être déduites des jours RTT ou des congés payés".
  • En cas d'absence non planifiée ou de maladie en novembre et décembre, les salariés en heures de crédit ou de débit non régularisées "pourront en obtenir le report, à titre exceptionnel, après accord de leur hiérarchie et du Service R.H.".

Comment se font les heures supplémentaires dans le cadre de l'horaire variable?

  • La hiérarchie doit veiller au suivi de l'horaire variable "pour éviter d'avoir recours à la mise en place d'heures supplémentaires".
  • Des heures supplémentaires ne peuvent être faites "qu'avec l'accord de la hiérarchie".
  • Les heures supplémentaires doivent respecter les limites de la durée maximale journalière, la durée du repos quotidien entre deux journées de travail et le contingent maximum annuel légal.

Comment se fait le décompte du temps de travail effectif des salariés en horaire variable?

"Il est convenu que le badgeage est utilisé comme moyen de suivi du temps de travail", hors le personnel cadre qui n'est pas en forfait jours de travail et qui "continuera d'utiliser le système auto-déclaratif".
Les heures d'entrée/sortie (déduction faite de la pause repas) sont donc les heures de travail effectif puisque pour ces salariés le temps d'habillage/déshabillage pour mettre la tenue de travail de l'établissement n'est pas compensé en un forfait de jours de repos.

L'horaire variable peut-il être suspendu par Coca-Cola Entreprise dans l'établissement de Grigny?

L'accord ARTT a prévu que la mise en place dans les établissements de Coca-cola Entreprise doit dans ses modalités préciser "les conditions de suspension de l'horaire variable en cas de force majeure".
A Grigny, la mise en place a prévu que "l'horaire variable pourra être suspendu après consultation du comité d'établissement". La consultation du Comité d'établissement étant une prérogative de l'employeur, seul le Président du Comité d'établissement peut proposer sa suspension.
L'accord ARTT a prévu "d'apporter une souplesse supplémentaire au salarié dans la gestion de sa vie quotidienne (vie professionnelle et personnelle)", mais que la mise en place d'horaires variables "devra se faire dans le respect des contraintes de l'entreprise, et sans remettre en cause la continuité du fonctionnement du service". Les "modalités pratiques pour Grigny" respectent ces principes.
Pour le règlement des litiges individuels dans le crédit/débit, une modalité a prévue qu' "un point individuel sera fait tous les ans à l'issue du 3ème trimestre" par la hiérarchie.
Il appartient à l'employeur de respecter la législation du travail et aux salariés de respecter les libertés qu'ils ont conquises.


   top.gif    Dépôt CCE Grigny: 13-décembre-2000   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL