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No15
   3-oct-2000   

UN CAFE S'IL VOUS PLAIT!

Si l'eau savonneuse permet de maintenir l'avance des tapis des chaînes de production, le café (ou le chocolat, thé, potage,...) permet de maintenir la vigilance des salariés qui, en travaillant en 3 x 8, 2 x 8, 2 x 12, en horaires variables ou en forfait jours, peuvent avoir des coups de pompe ou des endormissements.
Quand les machines ont environ 400.000 gobelets consommés (ce qu'on n'offre pas aux clients), c'est qu'on ne considère justement pas les salariés comme des clients. Si l'on trouve normal de nous offrir des antiquités parce qu'on paie le café moins cher à l'intérieur de l'usine et de la plate-forme qu'à l'extérieur, c'est parce qu'on oublie que la consommation intensive rentabilise rapidement les investissements. Si les machines à café sont en panne quasi tous les jours et qu'on fait la chasse aux cafetières personnelles, rien ne va plus.
La pétition qui a circulé s'est remplie en deux jours très rapidement puisque l'employeur, en réunion des élus du personnel, semblait toujours s'en tenir à l'attente puisqu'une commande avait été passée il y a bien longtemps. Les réponses "patientez, vous n'êtes pas prioritaire" ne pouvaient satisfaire des salariés qui malgré tout voyaient un constat clair: "pannes en tous genres trop fréquentes (en moyenne 1 tous les 2 jours), qualité des cafés très instable, état général".
Le déroutement de deux machines, une neuve et une peu utilisée, montre que Coca-Cola Entreprise a enfin compris que les salariés sont aussi des clients. Espérons que la leçon sera comprise pour le reste et que l'on n'aura pas de cadeaux seulement si les salariés sont sages comme des images et qu'un collègue de travail ne tombe pas sur un sol glissant.


POUR L'APPLICATION DE L'ARTICLE L.461-1 DU CODE DU TRAVAIL CHEZ COCA-COLA ENTREPRISE A GRIGNY

La maintenance préventive des machines, cela se programme et si on change le responsable sans en mettre un autre à la place, on peut douter de l'état des machines.
La maintenance préventive des salariés, cela est aussi prévu par le Code du travail, c'est l'obligation de faire des réunions d'équipe au moins chaque deux mois afin de permettre le droit d'expression des salariés sur le contenu, les conditions d'exercice et l'organisation de leur travail. Du temps de Coca-Cola Beverages, nous avions des réunions chaque mois, avec un compte-rendu obligatoire remis aux salariés et au Responsable des Ressources Humaines qui pouvait s'informer de l'état d'esprit des équipes sans attendre la réunion de la délégation du personnel, et qui contrôlait la régularité des réunions.
Aujourd'hui, il y a certaines équipes, dont celle du service des matières premières, qui ne se réunissent plus depuis de longs mois sans que qui que ce soit ne s'inquiète. Nous avons publiquement alerté l'employeur, mais l'employeur n'a pas bien lu ou bien il s'est dit que ceux qui devaient gérer rattraperaient le retard.
  • S'il y avait des réunions d'équipe dans ce service, cela permettrait peut-être d'éviter de dialoguer par courrier recommandé, ce qui n'est pas le meilleur moyen de remplacer l'absence de dialogue.
  • S'il y avait des réunions d'équipe, cela permettrait peut-être de discuter de l'état des chariots matières premières.
Ils sont empruntés par tous les autres services alors que l'on souhaiterait la responsabilité des caristes contrôleurs sur le suivi, ce qui est contradictoire.
Ils ont des portes dégradées sans que l'on s'inquiète de la remise en l'état originel. Quand un responsable a sa porte de bureau en dysfonctionnement, elle est réparée. Si la porte est celle du bureau mobile (les chariots élévateurs) des salariés du service, cela n'est plus urgent.
Ils ont des sièges dont les suspensions ne sont plus fonctionnelles. Que l'on porte atteinte à "l'intégrité physique" des salariés concernés avec mal de dos et de arrêt de travail prévisibles, cela ne semble pas inquiéter. Le bel "engagement qualité, sécurité et environnement" du Directeur reste un bel écrit. Mais peut-être qu'il n'y a pas d'objectif de l'encadrement intégrant cette obligation. Ou s'il existe, peut-être pense-t-on que l'on n'a pas à s'inquiéter tant qu'il n'y a pas un accident du travail. Non, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'accident du travail que tout va bien.
  • S'il y avait des réunions d'équipe, cela permettrait peut-être de se rendre compte que les salariés du service matières premières attendent une évaluation de la performance individuelle, pourtant prévue comme un droit des salariés dans l'Accord sur la Grille de Classification. Et s'il n'y a pas d'engagement pris de performance, il est difficile d'imaginer un bilan et une évaluation.
  • S'il y avait des réunions d'équipe, cela permettrait peut-être de discuter de la planification des arrivages camions en fonction des horaires du service en 2 x 8 décalés de façon à ce que l'un des caristes ne fasse pas plus du quart du travail avant que l'autre prenne son travail. Ou bien que l'on adapte les horaires des salariés en fonction des arrivages des camions: on y arrive bien le vendredi. Pourquoi pas les autres jours?
  • S'il y avait des réunions d'équipe, peut-être pourrait-on parler des spots d'éclairage de la zone de stockage des matières premières dont presque la moitié sont grillés, alors que l'on veut plus de contrôles pour le TCCQS. Le TCCQS à faire dans la pénombre à 6h du matin, est-ce bien raisonnable?
Est-il normal qu'une partie du salaire des salariés (prime booster) du service matières premières dépende de l'usine alors que tout semble dépendre de la plate-forme et que l'usine n'est concernée que par l'enlèvement des matières premières fait par d'autres caristes en production? Est-ce qu'en se préoccupant du booster de la plate-forme on ne néglige pas celui de l'usine? Est-ce parce que le service matières premières se situe dans l'usine mais dépend de la plate-forme que les problèmes de communication sont difficiles? Est-ce qu'un chariot loué de plus ne permettrait pas de faire face aux défaillances d'autres services sans dégrader les chariots des matières premières?


   top.gif    Dépôt CCE Grigny: 3-oct-2000   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL