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No10
   8-mars-2000   

FORCE OUVRIERE DEFEND L'INTERET DES SALARIES A AVOIR DES JOURS FERIES SANS ETRE OBLIGES DE LES TRAVAILLER SUR ORDRE

Les Comités d'établissement doivent être consultés pour la mise en place des aménagements aux organisations prévues dans l'accord ARTT. A Grigny, l'extrait de procès-verbal de la réunion du 3 mars 2000 (laquelle a duré jusqu'à 1h20 du matin le lendemain) montre qu'il y a une dispute sur la définition de termes du dictionnaire.
L'accord sur l'ARTT du 31 janvier 2000 précise le "nombre de jours fériés accordés par l'entreprise" soit 9 par an, et il les décompte dans les jours non travaillés. Selon l'extrait du PV signé par l'employeur, il aurait reconnu que le terme accorder signifie "donner, attribuer". Et il voudrait que ces jours non travaillés puissent être travaillés de façon obligatoire si le personnel volontaire était insuffisant. Pour FORCE OUVRIERE, il ne nous semble pas qu'un chef d'établissement puisse reprendre, même en cas de situation exceptionnelle, ce qui est "accordé par l'entreprise".
Il n'y a que dans les romans de science-fiction de George Orwell où la novlangue permet d'utiliser un mot pour décrire une réalité contraire. C'est du moins ce que nous croyions jusqu'à aujourd'hui.
L'employeur a argumenté sa demande en disant que le recrutement d'intérimaires pour compléter les équipes pouvait être difficile. Quel est l'intérimaire qui ne souhaiterait pas travailler 7h30 un jour férié en étant payé sur la base de 15! Sinon, plus un salarié est compétent, plus il aurait le malheur de travailler sur réquisition les jours fériés en plus des jours ordinaires. Ce n'est pas là la notion que FORCE OUVRIERE se fait de la promotion.
Si l'accord ARTT dit page 6 qu'aux jours non travaillés "pourront s'ajouter les jours fériés dans l'entreprise qui sont ...", c'est parce qu'il en liste 11 alors qu'il n'y en a le plus souvent que 9 en semaine, hors le week-end. Et s`il précise page 16 qu'au maximum de 51 jours non travaillés "pourront s'ajouter les jours fériés, comme indiqué plus haut", c'est toujours pour la même raison.
D'ailleurs, lors des réunions de négociation sur l'ARTT, FORCE OUVRIERE a demandé pourquoi on utilisait le terme "pourront", et le représentant de l'entreprise a bien répondu publiquement que c'était en cas de la variabilité du nombre de jours fériés tombant sur les jours de la semaine selon les années. FORCE OUVRIERE ne peut pas accepter en local une interprétation d'autorisation de travailler de façon obligatoire ce qui figure explicitement dans le décompte des jours non travaillés, partie intégrante des contreparties acceptées sur la perte de jours d'ancienneté et de fractionnement (après 10 ans).
Pourquoi une telle insistance de l'employeur à bloquer la mise en application des cycles de l'accord ARTT à Grigny alors que jusqu'à maintenant le recours aux salariés volontaires pour travailler les jours fériés (comme c'est le cas pour les salariés de WE pour les samedis-dimanches) s'était toujours fait sans problème. Serait-ce la volonté, à terme, de banaliser les jours fériés en les rendant obligatoires sur les 3 équipes?
De toute façon, cette demande de l'employeur de glisser dans la mise en place de l'accord ARTT les travaux forcés les jours fériés n'a rien à voir avec l'accord ARTT qui comptabilise ces jours comme non travaillés. Il n'est dit nulle part dans l'accord ARTT que nous avons signé que les jours fériés travaillés de façon obligatoire pourraient être récupérés en jours de repos RTT. Fêter Pâques à la mi-carême, ce n'est plus fêter Pâques. Et fêter le 14 juillet en regardant les étoiles filantes au lieu du feu d'artifice, c'est mépriser notre identité de citoyen.. FORCE OUVRIERE est respectueux des intérêts des salariés à préserver leur vie de famille, leurs loisirs et leurs convictions.


   top.gif    Dépôt CCE Grigny: 8-mars-2000   
   c.gif    Responsable de publication: AndréPUJOL